ORIGINE DU
SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES
Le Service de Santé des Armées fut créé par un édit royal en 1708, mais il ne bénéficiait pas à l'origine d'un enseignement spécifique.
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Édit du Roi de 1708 officialisant la création d'un Service de Médecins et de Chirurgiens militaires
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Pour l'Armée de Terre, l'ordonnance de 1747 officialisa l'enseignement médical dans les Hôpitaux Militaires des places.
Recrutés parmi des bacheliers, formés dans les Hôpitaux Militaires d'Instruction de Lille, Metz et Strasbourg, devenus Écoles du second degré en 1836, les futurs médecins étaient envoyés au Val de grâce, "Hôpital de perfectionnement".
Les évènements de 1848, dégradant les conditions de fonctionnement de ces Écoles, entraînèrent leur fermeture en 1850. Le recrutement se fit alors à partir de médecins civils thésés, qui étaient initiés aux règlements militaires et professionnels par un enseignement complémentaire dispensé au Val de grâce.
La guerre de Crimée (où le corps expéditionnaire français perdit près de 80 000 hommes) décima le corps médical : 120 médecins et pharmaciens y moururent, surtout en raison d'épidémies. Le déficit en médecin imposa d'abandonner le mode de recrutement de 1850 et de revenir à la formation des élèves dans une école préparatoire.
Ce fut Strasbourg qui fut choisi pour accueillir la nouvelle École.
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École Impériale du Service de Santé des Armées à Strasbourg de nos jours
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Le 12 juin 1856, Napoléon III signa le décret impérial instituant deux écoles : l'une préparatoire à Strasbourg, l'autre d'application à Paris, près du Val de grâce.
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École du Val-de-Grâce à Paris
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Le 3 novembre 1856, l'école accueillait ses premiers élèves. Cependant, de nombreuses discussions avaient été préalablement nécessaire. Tout d'abord, l'École assurerait-elle la totalité de la formation des élèves, ou serait-elle associée à la faculté de médecine ? La deuxième solution étant retenue, la faculté de Strasbourg offrit d'instruire jusqu'à 240 étudiants. Mais elle rejetait le casernement, le port de l'uniforme ainsi qu'un enseignement complémentaire et une école d'application, craignant de voir "à l'intérieur de l'Université un esprit de ségrégation". Un accord se fit sans que le port de l'uniforme et la discipline ne furent remis en cause. De même, à la suite d'incident, le casernement fut rétabli en 1860.
A la tête de cette nouvelle École, résolument placée sous le signe de l'avant-garde médicale, fut nommé un des plus célèbres chirurgiens de l'époque, Sédillot, précurseur de l'asepsie opératoire et inventeur du mot "microbe".
L'École du Service de Santé Militaire instituée près la Faculté de médecine de Strasbourg, qui devint dès 1864 l'École Impériale du Service de Santé Militaire, forma ainsi près de 1000 médecins et 90 pharmaciens (recrutés à partir de 1864). La population adopta vite ces jeunes soldats dont le grand uniforme fut à l'origine de l'appellation affectueuse de "carabins rouges". Logés dans l'hôpital militaire jusqu'en 1861, date de l'ouverture des bâtiments de l'École, ils bénéficiaient d'un enseignement complémentaire assurés par des répétiteurs ainsi que par des professeurs militaires. Après quatre années d'étude, les élèves militaires devenaient docteur en médecine au même titre que leurs condisciples civils.
Déclarée le 19 juillet 1870, la guerre modifia l'enseignement de l'École, les élèves en dernière année d'étude rejoignant l'armée du Rhin. Cependant, contre toute attente, l'ennemi allait encercler Strasbourg pendant un mois et demi, et lui faire subir un bombardement meurtrier. L'École recevra le baptême du feu, sur ses bâtiments mais aussi dans la personne de ses élèves, qui se couvriront de gloire et dont plusieurs verseront leur sang au service des blessés ; enfin, l'École sombrera dans la capitulation de Strasbourg et l'annexion de l'Alsace.
Malgré sa courte durée de vie (14 ans) cette École forma 1054 Médecins dont certain appartiennent à l'Histoire de la médecine, notamment Alphonse Laveran qui découvrit à Constantine l'hématozoaire du paludisme et fut en 1907 le Premier Prix Nobel de médecine français
L'École de Lyon conserve pieusement les reliques de cette école originelle dans sa Salle de Tradition.





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